Atelier 25 : Atelier Femmes, Sexe, Genre (SAGEF)
Responsables de l’atelier
Valérie Favre
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
valerie.favre@univ-paris1.fr
Margaret Gillespie
Université de Franche-Comté
margaret.gillespie@univ-fcomte.fr
Julie Agu
Université Aix-Marseille
julie.agu@gmail.com
Queering the metaphors of borders in Dionne Brand’s novel In Another Place, Not Here (1996)
Résumé : The metaphor of border(s), and especially of border crossing –and/or its impossibility –, is a common leitmotif found in contemporary Canadian and American literature. According to the anthropologist Katherine Pratt Ewing, the border metaphor and its transgression has been widely used to describe the various spatial, social, cultural, historical, and ethnic elements that shape multiple identities (2008).
I believe that the concept of border, borderlands and border crossing as metaphors is a useful category to think about gender and sexual identities in queer Canadian and American literature. This presentation will examine how Dionne Brand’s portrays the border, using the metaphor of the junction, in her first novel In Another Place, Not Here (1996). Set both in Canada and on a fictional Caribbean island, which might have been inspired from Grenada or Cuba (Dalleo 2010), the novel explores the longing and desire between two women, Elizete and Verlia, who are both in exile and find refuge in each other’s company. While Elizete dreams to escape from her plantation owner to finally “cross the junction”, Verlia dreams of fomenting revolution on the island.
I will be using Sara Ahmed’s concept of “disorientation” as a metaphor (2006), not only as a theoretical framework, but also as a literary tool to analyze the metaphorics of the border in the novel by showing how Brand’s narrative, linguistic and aesthetic choices are blurring boundaries between fiction and theory and queering border metaphors from a postcolonial and feminist point of view.
Biographie
Julie AGU est doctorante contractuelle à Aix-Marseille Université (LERMA, ED354) en études anglophones et coordinatrice du Pôle Canada de l’Institut des Amériques à l’Université de Montréal depuis septembre 2023. Elle s’intéresse tout particulièrement à la question des récits de soi et des métaphores dans la littérature canadienne et américaine queer de la fin du 20e au début du 21e siècle.
Mathilde Alazraki
INALCO
mathilde.alazraki@hotmail.fr
Half of an Anglo-Persian power couple: Teresa Sampsonia Sherley’s visual performance in her husband’s ambassadorial mission in early modern England
Sir Robert Sherley (1581-1628), an English adventurer, travelled to Safavid Persia with his brother Anthony at the turn of the sixteenth century. During his eight-year stay in Persia, Sherley married Teresa Sampsonia (1589-1668), a Circassian Christian raised inside the Persian imperial harem of Shah Abbas I (r. 1587-1629), and was appointed as Abbas’ ambassador to Europe. Together with his wife, Sherley travelled to European courts as a diplomatic representative of Safavid Persia, in order to advance the Shah’s commercial and political agenda in Europe, especially regarding the trade of raw silk coming from Abbas’ empire. This was no easy feat, as European monarchs were often left confused as to why an Englishman would represent the interests of Persia, at a time when the British Crown was heavily involved with the Ottoman Empire, an enemy of Safavid Persia. As a Central Asian native, Teresa played a vital role in legitimizing her husband’s position at foreign courts.
Between 1608 and 1627, the Sherley couple put on display a visual performance meant to convince their European audiences of Robert’s legitimacy as an ambassador for Persia. To do so, they commissioned several paintings to flaunt their hybrid status as an Anglo-Persian power couple. Lady Teresa Sherley’s own portraits, especially, commissioned alongside her husband’s during his second embassy, were instrumental in this. A close study of these portraits will help shed light on Teresa Sampsonia Sherley’s influence in the visual staging of the Euro-Persian silk trade that her husband was hoping to establish for the Shah, as well as on her own self-mythologizing as a powerful Eastern traveler and ambassadress to the West.
Biographie
Mathilde Alazraki, ancienne élève de l’École Normale Supérieure Paris-Saclay, est docteur en études anglophones et PRAG à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO) à Paris. Elle a obtenu son doctorat à l’Université Paris Cité, au sein du laboratoire LARCA (UMR 8225, CNRS). Sa thèse, soutenue en 2023 sous la direction de Mme le Professeur Ladan Niayesh, porte sur le rôle des femmes dans les relations diplomatiques entre l’Angleterre et l’Orient à la Première Modernité (« Women and Diplomacy between England and the East during the Early Modern Period (1558-1676) »).
Célia Atzeni
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
celia.atz@gmail.com
Enjeux de la circulation des idées et terminologies féministes de l’échelle nationale à l’échelle transnationale : étude comparative du discours de l’ONU et du discours militant sur la violence envers les femmes en anglais et français
Cette étude examine les enjeux liés à la circulation des idées et terminologies féministes de l’échelle nationale à l’échelle transnationale, en se concentrant spécifiquement sur le discours de l’ONU et le discours militant des organisations féministes transnationales anglophones et francophones sur la question de la violence envers les femmes.
Cette analyse s’appuie sur un corpus informatisé de rapports et communiqués de presse de l’ONU publiés entre 1996 et 2019, et de communiqués de presse d’organisations féministes transnationales publiés entre 1996 et 2023 exploité à l’aide du logiciel de textométrie TXM. Les données obtenues à partir des corpus ont ensuite été confrontées au contexte de production historique, culturel et diplomatique des textes qui le composent.
Il s’agit de montrer comment et pourquoi les idées féministes initialement formulées à l’échelle nationale par des activistes féministes ont évolué lors de leur intégration dans le discours international, et de voir quels sont les risques associés à cette évolution.
Dans un premier temps, notre étude montre que les variations linguistiques entre les versions anglaise et française des documents onusiens sur la violence envers les femmes révèlent des schémas spécifiques de traduction et d’adaptation terminologique qui consistent à adapter les idées et la terminologie féministe aux publics nationaux visés. Dans un second temps, la comparaison entre le discours des activistes féministes transnationales et le discours onusien révèle qu’au sein du discours onusien, les idées féministes les plus susceptibles de créer des oppositions ou des controverses parmi les Etats membres, comme la définition et la reconnaissance du féminicide, sont lissées à l’aide de stratégies discursives particulières.
Ce faisant, l’ONU entretient un discours dans lequel les idées féministes sont affaiblies ou simplifiées et qui, du point de vue des militantes féministes, serait moins à même de stimuler les changements nécessaires à la disparition de la violence envers les femmes.
Biographie
Célia Atzeni est ATER à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, où elle enseigne l’anglais LANSAD. Sa thèse de linguistique anglaise, soutenue en novembre 2022, s’intitule Exploration textométrique du discours de l’Organisation des Nations Unies sur la violence envers les femmes et de son évolution entre 1996 et 2019. Elle a publié un premier article sur la reconceptualisation de la violence envers les femmes dans le discours onusien dans la revue The Esse Messenger en 2022, et un second article portant sur l’utilisation du terme femicide dans le discours onusien la même année. Elle est également l’autrice d’un chapitre de l’ouvrage Political Discourse Analysis. Legitimisation Strategies in Crisis and Conflict à paraître chez Edinburgh University Press en mars 2024.
Elle poursuit actuellement ses travaux en comparant le discours de l’ONU au discours militant féministe en s’appuyant sur des corpus informatisés, ainsi que sur les problèmes posés par l’utilisation des outils de traduction automatique pour la traduction des termes féministes dans une perspective multilingue.
Pierre Alexandre Beylier
Université Grenoble Alpes
pierre-alexandre.beylier@univ-grenoble-alpes.fr
Queer Borders : Une analyse exploratoire de l’impact des frontières nord-américaines sur la communauté LGBTQ+
Historiquement, les personnes LGBTQ+ ont oscillé entre invisibilisation (Borges 2018, 69) et exclusion dans leur relation aux frontières nationales (Borges 2018 ; Hodge, Hallgrimsdottir, et Much 2019 ; Peña 2007). Avec l’Immigration Act de 1891, les personnes homosexuelles, étaient considérées comme « déviants sexuels » et n’avaient ainsi pas le droit d’immigrer aux États-Unis (Vogler 2016, 886). Cette exclusion a pris une forme différente pendant la Guerre froide puisqu’elle était justifiée médicalement, l’homosexualité étant associée à une « personnalité psychotique » (Manalansan 2006, 231). Il faudra donc attendre 1990, pour que les personnes homosexuelles aient le droit d’immigrer aux États-Unis de façon univoque, sans aucune forme d’exclusion (Hodge, Hallgrimsdottir, et Much 2019, 5). Ce court survol historique permet de mettre en exergue une relation spéciale, voire problématique, qu’entretiennent les personnes issues de la communauté LGBTQ+ avec les frontières nord-américaines.
Aujourd’hui, s’il est possible, pour les personnes queer de demander l’asile aux États-Unis et au Canada en vertu de leur appartenance à un « groupe social particulier » victime de persécution, selon les termes la Convention des Nations Unies sur le statut des réfugiés, le système n’en demeure pas moins violent et parfois stigmatisant (Fobear 2013; Vogler 2016).
À la croisée des Border Studies et des Queer Studies, cette communication souhaite donc présenter un état de l’art des travaux qui ont été menés sur les enjeux entourant la communauté LGBTQ+ dans leurs relations aux frontières nord-américaines. Il s’agira de mettre en évidence les processus frontaliers (bordering processes) auxquels les membres de la communauté sont confrontés afin de démontrer comment les frontières peuvent êtres des instruments de domination et de stigmatisation.
Biographie
Pierre-Alexandre Beylier est maître de conférences HDR en civilisation nord-américaine à l’Université Grenoble-Alpes. Ancien élève de l’École Normale Supérieure de Cachan et Agrégé d’anglais, il travaille sur les frontières nord-américaines. Après avoir publié un ouvrage tiré de sa thèse – Canada/États-Unis : Les Enjeux d’une frontière – dans lequel il traitait de la sécurisation de la frontière Canada/États-Unis à la suite des attentats du 11 septembre 2001, il s’intéresse désormais aux villes-frontières et aux régions transfrontalières. À ce titre, il vient de publier une monographie intitulée Constructing a Cross-Border Region in the Pacific Northwest – The Residents of Cascadia at the Canada/US border, aux éditions Routledge.
Tamara Boussac
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
tamara.boussac@univ-paris1.fr
Genre, migrations et aide sociale dans le XXe siècle américain
Quelle aide sociale accorder aux populations migrantes aux Etats-Unis ? Cette question traverse les débats politiques américains au XXe siècle, jusqu’à la période très contemporaine. A partir des années 1920, les stéréotypes sur les « migrants » profiteurs, qui viendraient profiter du système de protection sociale états-unien, font florès. Ceux-ci portent sur des immigrés, comme les Mexicains, mais également sur des citoyens américains dans le contexte des migrations du Sud vers le Nord des Africains Américains et de celles depuis Porto-Rico vers le continent. A contrario, selon Cybelle Fox, les immigrés européens blancs du début du siècle auraient été jugés plus méritants et moins sujets aux restrictions[1]. Parachevant cette histoire, la réforme de l’assistance sociale de l’administration Clinton en 1996 interdit l’éligibilité au nouveau programme fédéral d’assistance Temporary Aid to Needy Families aux personnes étrangères présentes sur le territoire depuis moins de cinq ans, dans le contexte de vifs débats sur l’immigration en provenance d’Amérique Latine.
Quelle lecture intersectionnelle peut-on faire de cette histoire ? Si les études croisant assistance sociale et migrations se sont surtout centrées sur des critères de race et de nationalité, le genre est, en revanche, relativement peu mobilisé. Le but de cette communication est de proposer une lecture différente, centrée sur les femmes migrantes aux Etats-Unis au XXe siècle. Il s’agira d’étudier les différents discours prescriptifs et les dispositifs spécifiques ayant pu s’appliquer aux femmes européennes, portoricaines, noires et latino-américaines. Afin de justifier la restriction des aides sociales à destination de ces femmes, ceux-ci ont notamment mis l’accent sur leur fécondité ou encore sur leur immaturité maternelle ou sexuelle, confirmant et renforçant ainsi l’idéologie genrée et maternaliste au cœur des politiques sociales.
Biographie :
Tamara Boussac est maîtresse de conférences en civilisation américaine à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne (UMR Mondes Américains). Elle est l’autrice de L’Affaire de Newburgh. Aux origines du nouveau conservatisme américain (Presses de Sciences Po, 2023).
Michaëla Cogan
Université de Franche-Comté
michaela.cogan@univ-fcomte.fr
Tillie Walden Queers the Frontier: post-human geographies in Clementine (2023)
Tomasz Sikora, in a chapter entitled “Queer Epidemics,” notes that “[a]s countless apocalyptic or near-apocalyptic movies make clear, saving the world is always saving the world as we know it: the heteronormative, patriarchal, liberal humanist world that either exorcises queerness out of existence or else, more ‘progressively,’ normativizes it into its own institutional, conceptual and moral frameworks” (2014). Clementine. Book 2 (October 2023), Tillie Walden’s second volume in her comic book trilogy based on the Walking Dead universe, may be an interesting example of how the post-apocalyptic formula may be queered, not only because it consistently protects the lesbian romance at its core, but also because it suggests alternatives to the expected outcome of a “saved world.” Drawing from John Ziegler’s critique of the Walking Dead’s heteronormativity as well as from Lee Edelman’s definition of queer as a rejection of “reproductive futurism,” this talk aims at addressing the different ways in which Walden’s graphic narrative deviates from the codes it inherited from the WD franchise, while also remaining within the palatable borders of a mainstream audience. The two main female protagonists indeed embark on a perilous journey that reads as a playful twist on the American Frontier myth, here a North-bound endeavor that leads them to the safe space of an island, from which they eventually escape to join a sailboat crew aiming for Asia. While their itinerary benefits from the imaginary potentials of such topoi of adventure (the mountain in Book 1, the island in Book 2, the ocean in Book 3), it also serves a shifting from conventional adventure or quest narratives, as in this post-apocalyptic world, the youth, most of them disabled, have literally no future to walk into. Furthermore, in the pervasive presence of undead, the question of humanity is foregrounded dynamically, not with reference to a clear symbolic order opposing human to non-human, but rather in ambivalent, semiotic (Kristeva) ways where zombie-ness could work as a borderland where undecipherable humanities regenerate: while the human characters are busy reactivating the archives of the human world they have lost, they are unknowingly travelling to a different understanding of what it could mean to be to be human, in a world haunted by “the transformative (non)economy of contagion” (Sikora), a world where traditional family structures and destinies are actually sacrificed for the survival of chosen, queer destinations.
Biographie
Michaëla Cogan est docteure en littérature américaine et chercheuse associée au CRIT (Université de Franche-Comté). Sa thèse s’intitule « Portrait de l’artiste en idiot. L’idiotie dans l’œuvre de Jerome Charyn » et ses recherches portent actuellement sur l’humour et le trauma dans le récit de soi.
Valérie Favre
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
valerie.favre@univ-paris1.fr
Les frontières de l’universel littéraire : Explorer la réception de Virginia Woolf au prisme intersectionnel de la classe, du genre et de la race
Résumé : Au cours des dernières décennies, le topos critique de l’universel littéraire, selon lequel l’écriture véritablement littéraire s’adresse à tout un·e chacun·e et ce quels que soient son auteur·e, son contexte de production, son propos et son style, a fait l’objet de multiples remises en question. Les critiques littéraires marxistes, féministes, post-coloniales et décoloniales ont œuvré à mettre en lumière les impensés et les limites de ce mythe et à en faire pour ainsi dire émerger les frontières en dénonçant sa propension à restreindre l’universel au point de vue de l’homme blanc cisgenre, hétérosexuel et bourgeois. Récemment, c’est via l’interrogation « Faut-il séparer l’homme de l’artiste ? » que la question de la positionnalité de l’auteur·e et de son œuvre, ou de leur prétendue universalité a refait surface dans le débat public et dans la critique littéraire. La romancière et essayiste britannique Virginia Woolf et son œuvre ne sortent guère indemnes de ce processus critique et médiatique. En effet, à l’ère de #MeToo, #BlackLivesMatter, #TransLivesMatter il est devenu impossible d’explorer l’héritage de Virginia Woolf, de son œuvre et de sa pensée féministe sans être confronté·e à la question de l’universel littéraire et de ses frontières, ainsi qu’aux limites de la volonté woolfienne de faire de la littérature un véritable terrain commun : « Literature is no one’s private ground, literature is common ground ». En adoptant une perspective diachronique, cette communication tâchera de penser la question des frontières de l’universel littéraire en explorant la façon dont la réception de Woolf et de son œuvre, de la première moitié du xxe siècle aux années 2020 a été marquée par le prisme intersectionnel de la classe, du genre et de la race.
Biographie
Valérie Favre est maîtresse de conférences en études anglophones à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ses recherches portent sur Virginia Woolf et sa réception littéraire, critique et culturelle en Angleterre, aux États-Unis et en France. Elle a publié plusieurs articles et chapitres d’ouvrage sur la pensée féministe de Woolf, son héritage, et sa place dans le canon et dans l’imaginaire culturel anglo-américain, dont : “A Room of One’s Own’s (Resistance to) Feminist Interpretations and Feminism” (EBC, 58, 2020) ; “The Token Woman of 1922? Virginia Woolf and the Gendered Battles of Anglo-American Modernist Criticism” (Études Anglaises, 75.3, 2022) ; « Faulty Woolf? Exploring the Fault Lines of Virginia Woolf’s Heritage in the British Statue Wars » (EBC, 64, 2023.)
Maggie Gillespie
Université de Franche-Comté
margaret.gillespie@univ-fcomte.fr
Boundary crossing in Jane Bowles’ Two Serious Ladies (1943)
Jane Auer Bowles, born in New York in 1917 of Jewish-Hungarian descent, spent half her life in Tangier and died in a psychiatric institution at Malaga in 1973. She counts as one of many “nomadic woman modernists” (Radia) who people early and mid-twentieth century literary history, seeking (and in Bowles’ case) failing, to find happiness and fulfillment in faraway places. But whereas many of her female peers sought a haven for their intellectual and sexual nonconformity in Europe, and particularly Paris, Bowles cast her net further: journeying not only to the City of Lights, but California and Mexico, North and South America as well as North Africa which would become home for her and her husband the writer Paul Bowles, with whom she shared a penchant for same-sex liaisons.
The narrative of Two Serious Ladies (1943), Bowles’ only published novel, is partly based on the couple’s honeymoon trip to Central America, yet there is little of the travelogue or straight biographical mapping here. Set in Panama and New York, the plot revolves around a duo of bizarrely garbed and titled social misfits, Miss Christina Goering and Mrs Frieda Copperfield, who embark on backwards Bildungsroman-quests in search of salvation, freed from the shackles of moneyed and marital convention. The latter jettisons her square-but-handsome husband for existential (and other) ecstasy in the arms of Pacifica, a Spanish teenage prostitute, while the former, an upper class New York lady, sets up house with a female companion before imposing upon herself a program of atonement for her social privilege and uneasy attraction to women: self-disinheritance in the form of a move to a cramped rental in Staten Island not far from a malodorous glue factory and a string of doomed-from-the start liaisons with lacklustre male partners. As I will argue, the leitmotif of frontiers and displacement enables Bowles to explore the social, sexual and gender transgression her protagonists embark upon—a kind of pioneering, if thwarted liberation—, while her errant prose takes the novel form into new and unchartered territories beyond the boundaries of generic convention.
Biographie
Margaret Gillespie is a senior lecturer in English studies at the University of Franche-Comté in Besançon and member of the Centre de Recherches Interculturelles et Transdisciplinaires (ea3224). President of the SAGEF, she is the author of a PhD on Djuna Barnes and has published articles on Barnes, Zora Neale Hurston, Nella Larsen and Mina Loy among others.
Angelina Giret
Université Le Havre Normandie
angelina.giret@etu.univ-lehavre.fr
Au-delà du passage to India : Stratégies multiples des Memsahibs pour sortir de la sphère privée (1835-1919)[2]
Les femmes britanniques qui se sont installées en Inde (aussi appelées Memsahibs) durant la seconde partie du XIXe siècle ont dépassé les frontières de la métropole, et en les dépassant, ont eu aussi l’occasion de franchir les limites strictes attribuées à leur genre jusqu’alors. Se faisant, les opportunités d’outrepasser ces limites étaient multiples, bien plus qu’en métropole : l’accès à un ailleurs géographique mais aussi culturel a inspiré plusieurs femmes sur le plan artistique, scientifique, professionnel mais aussi personnel.
On remarque plusieurs stratégies liées à l’écriture de soi qui semblent permettre aux femmes de s’affirmer dans de nouveaux rôles. Par exemple, certaines s’écrivent en aventurière ou voyageuse en reniant totalement leur rôle de mère ou d’épouse. Hormis l’écriture de soi, le XIXème siècle voit la frontière des sphères privée et publique devenir de plus en plus floue. Ainsi, et au regard des femmes britanniques de la colonie indienne, on note un nombre exponentiel de femmes qui travaillent ou du moins pratiquent une activité extérieure (bénévolat, professorat) ou encore scientifique (botanique notamment). Mais même les activités « intérieures » ont permis à certaines femmes de s’émanciper. En effet, nous étudierons plusieurs profils de femmes dont la domesticité est devenue un fond de commerce et une source de renommée.
Néanmoins, cette émancipation naissante ne profitait pas qu’aux femmes mais aussi bien à l’Empire. Si les femmes sont autorisées à s’engager dans la vie publique, c’est souvent dans des secteurs dits « féminins » tels que la santé et surtout l’éducation, secteur dont le rôle était stratégique pour la domination britannique culturelle et linguistique de l’Inde.
A la lumière de journaux intimes, lettres, carnets de voyage et carnets de conduite, j’espère montrer les différentes stratégies utilisées par les femmes britanniques de la colonie indienne pour s’émanciper et leur évolution à travers le Raj.
Biographie
Angélina Giret est en troisième année de contrat doctoral à l’université Le Havre Normandie. Son sujet porte sur les femmes britanniques dans l’Inde coloniale de 1835 à 1919. Elle travaille au sein du laboratoire du GRIC (Groupe de recherche identités et cultures) sous la direction de Myriam Boussahba-Bravard.
Mebarka Kassam
Université Sorbonne Paris Nord
mebarkakassam@yahoo.fr
La porosité des frontières françaises et britanniques face aux féminismes islamiques.
De son émergence dans les années 1990 à son inscription à partir des années 2000 en Europe, le « féminisme islamique », mouvement intellectuel et/ou militant, repose sur une relecture des travaux interprétatifs de l’islam et du Coran, dont l’ijtihad (effort réflexif et intellectuel), le hadith (tradition prophétique de transmission) et le fiqh (processus de jurisprudence). C’est par l’appropriation de l’islam que des femmes musulmanes ont développé une théologie féministe résultant de l’individualisation et de la démocratisation du rapport religieux. Cette communication portera sur la comparaison de l’expression de la « troisième vague féministe musulmane » en France et en Grande-Bretagne à partir des discours d’étudiantes voilées interviewées dans la région parisienne et à Londres dans le cadre d’une thèse. Il s’agira de réfléchir, d’une part, aux déplacements et aux transformations du féminisme musulman au sein d’associations étudiantes islamiques britanniques et françaises. D’autre part, d’analyser la manière dont son expression européenne participe à la diversité du féminisme islamique à partir de revendications spécifiques inscrites dans des espaces de lutte contre le terrorisme et d’islamophobie. A partir de là, nous pourrons envisager la construction d’un discours herméneutique, antisexiste et antiraciste, qui entend dépasser les discours des musulmans traditionnalistes et du féministe dit majoritaire sur les femmes en islam.
Biographie
Mebarka Kassam est docteure en études anglophones et ATER à l’Université Sorbonne Paris Nord. Elle a soutenu une thèse intitulée « Entre radicalisation violente et islamophobie : l’expérience comparée d’étudiants musulmans engagés au sein d’Étudiants Musulmans de France (EMF) et de Federation of Students Islamic Societies (FOSIS) en Grande-Bretagne (2005-2015) ».
Cécile Moore Hopson
Université de Franche Comté
cecile.moore@univ-fcomte.fr
The Frontiers that remain post-migration : Perceptions of beauty and belonging in Lara, by Bernardine Evaristo
A book of my corpus for my thesis is Lara, by Bernardine Evaristo. It is a semi-autobiographical novel in verse that explores the main character’s family history and her own childhood as the daughter of a Nigerian father and a white British mother.
Evaristo’s style of writing in the character’s voice in the present tense allows the reader to see how the character’s sense of self-perception evolves. Initially innocent of her difference, her awareness comes at a time when the search for belonging is especially strong, and she experiences her racialized features as barriers to belonging: “Lara wondered what was so special about Susie’s lips, / same size as hers and shape, just a different colour” (Lara, 116); “Lara wanted to cry, her legs were all right before, / now she knew they weren’t” (Ibid.). The coincidence of these experiences with puberty is a theme that I would like to explore more in depth.
Lara’s relationship with her mother is another element that could be developed. At times, their different skin colors, which results in different experiences of moving about the world, seems to be another barrier to feeling understood.
I would eventually like to compare a more contemporary novel with Lara, as it was initially published in 1997, and reissued in 2009, revised and expanded. There have certainly been evolutions to expectations regarding gendered norms of beauty, as well as better representation of racialized bodies in different media, but does the feeling of not quite belonging persist?
Biographie
Cécile MOORE HOPSON est doctorante en littérature comparée à l’école doctorale LECLA à l’Université de Bourgogne Franche-Comté. Elle est membre du laboratoire Centre de Recherches Interdisciplinaires et Transculturelles (C.R.I.T.), ou elle réalise ses recherches de thèse sous la direction de Laurence Dahan-Gaïda, professeur de littérature comparée, et de Bruno Laffort, MCF en sociologie. Le titre provisoire de sa thèse est : Héritage et appropriation dans des romans de la post-migration.
Clara Louise Mourier
Université de Lille
clara-louise.mourier@univ-lille.fr
Mizora, a Prophecy (Mary E. Bradley Lane, 1880-1881): entre dénaturalisation et renaturalisation de la « True Womanhood »
Les utopies littéraires féministes états-uniennes du 19ème siècle sont considérées par la critique Barbara C. Quissell comme les commentaires les plus radicaux du mouvement suffragiste américain (Quissell 1991). Loin de s’en tenir à la question du vote, ces textes questionnent et explorent la domesticité, les binarités de genre ou encore le déterminisme culturel comme fondement aux interprétations essentialistes.
Parmi ces ouvrages, Mizora, or a Prophecy (Mary E. Bradley Lane) se distingue par sa critique véhémente de la subjugation des femmes américaines dans un système patriarchal. Le texte renverse alors cette dichotomie de genre en faveur d’une vision pourtant tout autant essentialiste de la féminité, comprise comme apogée du progrès social et culturel.
Publié entre 1880 et 1881, cet ouvrage narre le périple de Vera Zarovitch, une jeune russe fuyant le régime tsariste et les geôles de Sibérie à bord d’un navire. À la suite d’un naufrage, elle découvre un monde souterrain exclusivement peuplé de femmes, où l’absence totale d’hommes prévaut. Ces femmes-mères se caractérisent par un esprit scientifique et une rationalité implacables. Elles vivent en harmonie dans un paysage déserté par le vivant, construit, par leurs soins, avec minutie. Leur espace est structuré par des dynamiques d’exclusion fortes : la notion de frontière (spatiale, raciale, de genre, génétique, humain/non-humain) est donc essentielle. En effet, les habitantes de Mizora n’acceptent en leur royaume que l’incarnation de leur idéal : les femmes blanches présentant des habitus de classe moyenne victorienne. En maîtrisant des technologies de pointe et en exerçant un contrôle absolu sur le corps social, leurs propres corps et leur environnement, ces dernières produisent une société statique où l’Autre est éliminé (génétiquement) ou intégré au Même (si cela est possible).
L’analyse de Mizora requiert une exploration approfondie de la notion du « féminin » chez Lane, en tant que frontière rigide, séparant catégoriquement les citoyennes humaines des autres entités, hommes et animaux compris. Il nous faudra donc saisir le renversement conceptuel opéré entre nature et culture, associé à la dichotomie entre passions et raison, traditionnellement en défaveur es femmes (Merchant 1990). Dans cet univers séparatiste, la figure maternelle revêt une omniprésence sans corps et chaque élément, de l’urbanisme aux espaces naturels, est méticuleusement contrôlé, régularisé, pour former un tout ordonné où le non-humain et le non-féminin ont été effacés. Mais que reste-il pour Lane, justement, de ce féminin, dès lors qu’il n’a plus de corps, ni de biologie – car la procréation est faite par pathogénèse, à l’abri des laboratoires, ni de contre-point masculin ?
Biographie
Après des études menées à l’ENS Paris-Saclay, Clara-Louise Mourier a obtenu l’agrégation d’anglais. Elle est aujourd’hui doctorante sous la direction du Professeur Thomas Dutoit (Université de Lille, laboratoire CECILLE) et sous la co-direction de la Professeure Cécile Roudeau (Université de Paris, laboratoire LARCA). Ses sujets de spécialité sont la littérature spéculative américaine, les études féministes et les humanités environnementales.
Alexandrine Nedelec
Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Alexandrine.Nedelec@univ-paris1.fr
Le droit à l’avortement face aux frontières britanniques
Il s’agit avec cette communication de s’interroger sur les dimensions transnationale, nationale et locale du droit et de l’accès à l’avortement au Royaume-Uni sur la période contemporaine.
Sur le plan des frontières internationales, l’influence du référendum de 2018 relatif à l’article 8 de la Constitution de la République d’Irlande a eu des effets puissants sur les changements législatifs introduits en Irlande du Nord en 2019. Sur le plan des frontières nationales, l’organisation constitutionnelle du pays depuis la mise en place de la Dévolution, à la toute fin des années 1990, entraîne une asymétrie entre les nations-régions dans un certain nombre de domaines. La santé faisant partie des compétences dévolues, l’avortement est une question qui est censée ne pas se régler à Westminster. Néanmoins, dans les faits, pour des raisons à la fois politiques et historiques, la réalité est bien plus contrastée et les dynamiques d’influence ne se font pas à sens unique. Enfin, à l’échelle locale, les Britanniques sont loin d’avoir accès à l’avortement de manière uniforme, et l’expression « postcode lottery » est employée plus souvent qu’à son tour pour décrire les difficultés auxquelles les femmes peuvent être confrontées pour recourir à l’avortement, en fonction de leur lieu de résidence, et ce dans l’ensemble des quatre nations-régions.
Biographie
Alexandrine Nedelec est Maîtresse de conférences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Actuellement en délégation CNRS à l’Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne (ISJPS), ses recherches portent sur les questions reproductives au Royaume-Uni, dans une perspective civilisationniste qui mêle sociologie du droit et études de genre.
Tony Dex Odounga
Université de Caen Normandie
tonydex.odounga@etu.unicaen.fr
L’émigration des femmes dans l’Angleterre victorienne au prisme de l’English Woman’s Journal : Exploration du rôle de Maria Susan Rye et de son réseau d’émigration.
L’émigration féminine à l’époque victorienne revêt une importance substantielle dans le contexte de l’histoire sociale de l’Angleterre. Au centre de cette investigation, l’English Woman’s Journal se positionne comme une plateforme d’influence ayant transcendé son rôle initial de simple chroniqueur pour accéder à une position centrale dans la promotion et la compréhension de l’émigration féminine. La présente étude se propose d’explorer ce phénomène en mettant l’accent sur la contribution éminente de Maria Susan Rye, directrice du réseau d’émigration associé à cette publication. En partant de cette base, l’analyse s’attarde sur les divers aspects de l’émigration des femmes au cours de cette période charnière, le périodique agissant comme une lentille pour éclairer ces diverses dimensions.
En se focalisant sur le réseau d’émigration supervisé par Maria Susan Rye, cette réflexion aspire ainsi à examiner les contraintes transnationales, politiques et symboliques qui ont caractérisé cette entreprise audacieuse. Dans le dessein d’appréhender plus profondément l’impact des initiatives migratoires entreprises par l’English Woman’s Journal, cette analyse se consacrera aux défis et triomphes des femmes pionnières qui ont été confrontées à des limites symboliques et transnationales inhérentes à ce mouvement migratoire.
Biographie
Tony Dex Odounga est doctorant en troisième année de thèse à l’Université de Caen Normandie, sous la direction de Françoise Baillet. Ses recherches doctorales au sein de l’unité de recherche interdisciplinaire en Grande-Bretagne, en Irlande et en Amérique du Nord (ERIBIA) portent sur le sujet : Women’s proactive press network as a catalyst of their sociopolitical insertion in Victorian Britain : the case of the English Woman’s Journal (1858-1864). Il s’agit d’explorer les réseaux associés à cette revue militante en tant qu’outils de promotion et d’affirmation des femmes instruites des classes moyennes.
Marine Ollivary
Université Caen Normandie
marineollivary@gmail.com
Au service de sa majesté : Mary Hays et la défense masculinisée de la reine Caroline dans Memoirs of Queens, une étude comparée des biographies d’Emma de Normandie et Caroline de Brunswick
Le procès de la reine Caroline, épouse du roi George IV prit place en 1820. Au cours de ce procès, de nombreuses pétitions défendant la reine Caroline furent envoyées au gouvernement et l’engouement médiatique du public ainsi que sa mobilisation – illustrée par de nombreuses manifestations – sont à souligner.
C’est au cours de cette période que le médiévalisme politique devient un outil de protestation sur la scène nationale britannique. Si le médiévalisme est déjà, dès le début du XIXème siècle, une conceptualisation populaire, il devient politique lorsque la reine est transformée en demoiselle en détresse et les gentlemen dont il est le travail de la sauver s’imaginent les preux chevaliers dont le devoir est de défier le roi sur la scène publique. Le médiévalisme n’est donc pas seulement un outil : il est un outil politique d’homme appartenant à la sphère publique.
Cette intervention tentera d’analyser les usages du médiévalisme produit par une femme : Mary Hays. En effet, dans son ouvrage Memoirs of Queens, Hays se positionne comme une défenseure de la reine Caroline, produisant une biographie de la reine – mais aussi de reines médiévales, telle qu’Emma de Normandie – dont le but est de défendre la place de la souveraine face aux attaques des hommes. Cette attaque contre le roi semble reprendre les codes du médiévalisme politique employé par les hommes : il emploie l’image d’une femme – Emma de Normandie ou la reine Caroline – en détresse et produit l’image d’un homme cruel qui cristallise les troubles encontrés par la société. Cette intervention aura donc pour but de mettre en lumière le processus menant Mary Hays à l’emploi d’un outil d’homme – le médiévalisme – dans ses biographies afin de défendre la reine dans la sphère publique depuis la sphère privée à laquelle la femme semble, depuis le début du siècle, de plus en plus confinée.
Biographie
Marine Ollivary est doctorante en civilisation britannique au sein de l’équipe de recherche ERIBIA, Université Caen Normandie depuis Novembre 2022. Sa recherche se tourne vers l’étude historiographique des représentations d’Emma de Normandie et Edith de Wessex dans des écrits produits par des femmes aux XIème et XXIème siècles sous le co-encadrement de Prof. Françoise Baillet et MCF. Amy Wells. Elle interprète, en mai 2022, Emma de Normandie dans le cadre d’une action grand public « Les 1000 ans de Saint Contest » organisée par le Comité pour l’histoire de Saint-Contest. Elle a proposé deux communications en Novembre 2023, au sein de l’Université de Caen Normandie : « Identifier les symboles de pouvoirs médiévaux au XXIème siècle : le travail de recontextualisation des queenship studies dans les règnes d’Emma de Normandie et Edith de Wessex » dans le cadre de la journée d’étude « Des constructions et déconstructions des symboles : approches doctorales et pluridisciplinaires » et « De l’Encomium Emmae Reginae à A Hollow Crown (Hellen Hollick) : étude comparative des représentations du pouvoir d’Emma de Normandie aux XIème et XXIème siècles », au sein du Séminaire Doctorant de l’équipe ERIBIA.
Ruxandra Pavelchievici
Université Côte d’Azur
Ruxandra.PAVELCHIEVICI@univ-cotedazur.fr
Crossing the Boundaries of the Campus and Those of the State: Elizabeth Brandeis Raushenbush and the Groundwork for Social Security
Elizabeth Brandeis Raushenbush, professor at the University of Wisconsin, Madison, exemplifies the motto chosen by her institution, “The boundaries of the campus are the boundaries of the state”, which expresses the university’s quest for public service beyond lecture halls. Her role as a major leader in labor legislation is insufficiently considered in the literature.
Her most significant contribution is her work with Paul Raushenbush and Harold M. Groves on the creation of the Groves Bill. Building upon the principles developed by John R. Commons, they sought to transform the individual responsibility of employers into a form of social responsibility by « experiment[ing] with a type of social control which would effect some transfer of security from bondholder to laborer» (Groves-Brandeis, 1934). The bill passed into law as the Wisconsin Unemployment Compensation Act in January 1932 and was the first unemployment compensation program in the nation. It set up ten-week unemployment benefits based on the workers’ previous salary. This legislation crossed the State border: it represented a model as protective labor legislation was subsequently passed in other States, and constituted the basis for Title IX of the Social Security Act passed by the US Congress in 1935.
This paper shows the scope of Elizabeth Brandeis Raushenbush’s contribution to labor legislation reform through the prism of two academic papers: (1) Harold M. Groves and Elizabeth Brandeis, “Economic Bases of the Wisconsin Unemployment Reserves Act”, American Economic Review, vol. 24, no. 1, March1934, 38-52;(2) Elizabeth Brandeis, “The Employer Reserve Type of Unemployment Compensation Law”, Law and Contemporary Problems, vol. 3, no. 1, Unemployment Compensation, January 1936, 54-64.The former presents the underlying principles and the mechanisms of the State legislation, while the latter sets the State legislation in the perspective of the recently enacted Social Security Act.
Biographie
Ruxandra Pavelchievici est Maître de conférences à l’université Côte d’Azur et co-directrice de la revue Cycnos. Ses recherches portent sur l’histoire économique et sociale des États-Unis. Dernières publications : « Les politiques économiques américaines depuis 1945 », Universalia 2022. Encyclopædia Universalis France, 2022, 181-189 ; « Echoing the Past and Remodelling the Future: the Significance of Federal Reserve Action during the Great Recession for the Obama Administration» in Jean-Eric Branaa (dir.). La Présidence de Barack Obama (2009-2017). Paris : Ellipses, 2019, 84-90. Dernières directions de numéro de revue : Ombres et lumières dans les Amériques. Cycnos, vol. 38 n° 4, 2023, à paraître (en collaboration avec Isabelle Clerc et Anne-Claudine Morel) ; Frontière(s) et espace(s)-frontière dans l’aire anglophone. Tome II. Cycnos, vol. 38 n°2, 2023 (254 p.) (en collaboration avec Didier Revest) ; Frontière(s) et espace(s)-frontière dans l’aire anglophone. Tome I. Cycnos, vol. 38 n°1, 2023 (210 p.) (en collaboration avec Didier Revest).
Amy Wells
Université de Caen
amy.wells@unicaen.fr
The Wall vs. The Welcome Blanket: Is craftivism a gendered reaction to United States immigration policy?
Since the end of the 19th century, the flux of Mexican immigration to the United States through Texas has steadily increased, becoming a hot topic of debate in the 21st century. Honoring one of the major pledges of his presidential campaign, Donald Trump began building a border wall between Texas and Mexico in 2018, in part through the declaration of a national emergency. For many, the construction of a physical border wall at this time was reminiscent of the Berlin Wall and its own fall in 1989—it seemed like an inefficient strategy to deal with the incessant number of immigrants. Under the Biden administration, federal funding of the wall stopped in 2021. Some Republican governors have taken matters into states’ hands, such as Greg Abott of Texas, who launched Operation Lone Star in the spring of 2021. Under this legislation, a disaster declaration covers 48 counties, making it possible for them to use any available measures to protect their borders with Mexico. These measures have included installing lines of large orange buoys covered in razor wire in the Rio Grande River, the natural border between the two countries. Humanitarian groups have insisted that the dangerous wires do not deter immigrants, they just make the crossing more deadly. In addition to these methods, Abbott, Ron DeSantis (Florida) and Doug Ducey (Arizona) have bused or flown immigrants from the south to locations such as New York or Martha’s Vineyard. Although the razor-wired buoys do not discriminate between men and women, women migrating through the border face obstacles of additional sexual violence and being separated from the children with whom they are travelling.
On the opposite end of the spectrum to the Wall approach of blocking immigration, there is the Welcome Blanket Craftivism project, destined to help immigrants and refugees to feel warmly received. Launched by Jayna Zweiman, one of the co-creators of the Pussy Hat Project, the original Welcome Blanket project was destined to: “recast the 2000-mile distance of the proposed barrier wall between Mexico and the United States into 2000 miles of handmade blankets.”[3] Zweiman calls upon craftivists to make a 40” by 40” lap blanket by hand and to include a hand-written note sharing something about their own experience of migration, immigration, or relocation. In a first step, the blankets are curated into art exhibits; at the show’s close, the blankets are distributed through resettlement groups to warmly welcome those that Zweiman calls our “newest neighbors.”
In this paper, we will retrace some of the key points in the dialogic evolutions of both the Wall and the Welcome Blanket. We will evaluate if and how the Welcome Blanket counterbalances the Wall, and furthermore, we will measure to what extent this craftivist response in general is a gendered response to US Immigration Policies.
Biographie
Amy D. Wells holds a double doctorate degree from Texas Tech University and the Université de Limoges, obtained in 2008. She is an Associate Professor of English in the Applied Foreign Languages Department at the Université de Caen Normandie where she teaches American Studies and Business English. Elected in 2019, she is the president of the Association Nationale de Langues Étrangères Appliquées (ANLEA). Her research interests include the places women create for themselves in American society, whether through literature or political protest. She published the book Liberté Francophonie Sexualité : Cinq écrivaines américaines en Normandie dans l’entre-deux-guerres in 2019, and her current book project is about craftivism as a tool of political protest.
Kathryn Woods
University of Bristol
kathryn.woods@bristol.ac.uk
Queer mobility and departure in Willa Cather’s My Ántonia.
This paper will explore the relationship between gender and mobility in Willa Cather’s 1918 novel My Ántonia. Born in 1873 in Virginia, Willa Cather grew up on the plains of Nebraska in the late nineteenth century, after migrating there with her family at the age of nine. Her writing engages with questions of selfhood, queer desire, and displacement. The gendering of certain spaces as “female” and others as “male” is prevalent in society and in literature. Linda McDowell speaks to this delineation as an arbitrary binary rooted in patriarchal power dynamics, discussing ‘women […] as irrational, emotional, dependent and private […] in comparison with men and masculine attributes that are portrayed as rational, scientific, independent, public and cultured’. Cather is writing from her own lived experiences as a young person coming of age in the masculine-coded, frontier space. I propose to examine how, in My Ántonia, the author inverts this cliché of women as fixed subjects, highlighting a dissatisfaction with the woman’s place as tied to the home. In the novel, the characters Jim Burden and Ántonia Shimerda exist within an interplay of movement, migration, and stasis. Jim is the novel’s narrator, Ántonia is the object of his desires. Both characters arrive in Nebraska as young children and are, in different ways, portrayed as foreign subjects. Cather expresses through Jim, an appropriated male narrative voice, her desire for Ántonia, who is modelled after her real-life childhood friend Anna Sadilek Pavelka. Jim’s relationship to Ántonia is both articulated and complicated through distance, departure and returning. Overall, I will be looking at My Ántonia, Cather’s landmark study of queer desire, through the lens of gendered movement and displacement.
Biographie
Kathryn Woods is a doctoral student at the University of Bristol, where they hold a Graduate Teaching Assistantship. They completed their MA at the University College Dublin, and their BA at King’s College London. Previously, they worked as a lectrice at the Université de Franche-Comté in Besançon. Their thesis engages with questions of gender and translation in the literature and translated works of Willa Cather and Sidonie-Gabrielle Colette, with particular attention given to notions of queer desire and mobility. They are supervised by Professor Bradley Stephens and Dr. Shuangyi Li.
Cybelle Fox, The Three Worlds of Relief: Race, Immigration, and the American Welfare State from the Progressive Era to the New Deal, Princeton, Princeton University Press, 2012. ↑
La périodisation générale ainsi que les spécificités selon les décennies ou sous-périodes choisies seront détaillées pendant la communication pour mettre en relief le dynamisme des sujets étudiés tout en évitant leur essentialisation. ↑
https://www.welcomeblanket.org/team ↑